• Poésie




      Le poète  et les fleurs



     

    Discours des fleurs

     


    Sachant bien que même si
    Je suis amoureux transi,
    Jamais ma main ne les cueille
    De bon cœur les fleurs m'accueillent.
    Et m'esquivant des salons,
    Où l'on déblatère, où l'on
    Tient des propos byzantins,
    J'vais faire un tour au jardin.
    Car je préfère, ma foi,
    En voyant ce que parfois,
    Ceux des hommes peuvent faire,
    Les discours des primevères.
    Des bourdes, des inepties,
    Les fleurs en disent aussi,
    Mais jamais personne en meurt
    Et ça plaît à mon humeur.
    Le premier
    Mai c'est pas gai,
    Je trime a dit le muguet,
    Dix fois plus que d'habitude,
    Regrettable servitude.
    Muguet, sois pas chicaneur,
    Car tu donnes du bonheur,
    Pas cher à tout un chacun.
    Brin d' muguet, tu es quelqu'un.
    Mon nom savant me désol',
    Appelez-moi tournesol,
    Ronchonnait l'héliotrope,
    Ou je deviens misanthrope.
    Tournesol c'est entendu,
    Mais en échange veux-tu
    Nous donner un gros paquet
    De graines de perroquet ?
    L'églantine en rougissant
    Dit : ça me tourne les sangs,
    Que gratte-cul l'on me nomme,
    Cré nom d'un petit bonhomme !
    Eglantine on te promet
    De ne plus le faire, mais
    Toi tu ne piqueras plus.
    Adjugé, marché conclu.
    Les "je t'aime un peu beaucoup",
    Ne sont guère de mon goût,
    Les serments d'amour m'irritent,
    Se plaignait la marguerite.
    Car c'est là mon infortune,
    Aussitôt que débute une
    Affaire sentimentale,
    J'y laisse tous mes pétal's.
    Un myosotis clamait :
    Non je n'oublierai jamais,
    Quand je vivrais cent ans d'âge,
    Mille ans et même davantage.
    Plein de souvenance allons,
    Cent ans c'est long, c'est bien long,
    Même vingt et même dix,
    Pour un seul myosotis.
    Mais minuit sonnait déjà,
    Lors en pensant que mes chats,
    Privés de leur mou peuchère,
    Devaient dire : "il exagère".
    Et saluant mes amies
    Les fleurs je leur ai promis
    Que je reviendrais bientôt.
    Et vivent les végétaux.
    Car je préfère ma foi,
    En voyant ce que parfois,
    Ceux des hommes peuvent faire,
    Les discours des primevères.
    Des bourdes des inepties,
    Les fleurs en disent aussi,
    Mais jamais personne en meurt,
    Et ça plaît à mon humeur.

    © Georges Brassens




    Je suis heureuse d'avoir trouvé ce texte, que j'ai toujours endendu  réciter par Brassens.
    J' ai dû l'entendre et l'entendre sans jamais me lasser
    .
    Je vous souhaite une bonne lecture











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