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Par Vinvella le 23 Mai 2010 à 16:28
Bonjour ! comme je vous le disais le 30 mai est une journée très spéciale, car nous allons fêter
nos 40 ans de mariage !
Voilà pourquoi je fête les mamans en avance car le 30 mai sera réservé pour nous.
J'espère que vous aimez tous ces poèmes .
Les feuilles d'automne
Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte,
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte,
Et du premier consul déjà, par maint endroit,
Le front de l'empereur brisait le masque étroit.
Alors dans Besançon, vieille ville espagnole,
Jeté comme la graine au gré de l'air qui vole,
Naquit d'un sang breton et lorrain à la fois
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix ;
Si débile qu'il fut, ainsi qu'une chimère,
Abandonné de tous, excepté de sa mère,
Et que son cou ployé comme un frêle roseau
Fit faire en même temps sa bière et son berceau.
Cet enfant que la vie effaçait de son livre,
Et qui n'avait pas même un lendemain à vivre,
C'est moi. -
Je vous dirai peut-être quelque jour
Quel lait pur, que de soins, que de voeux, que d'amour,
Prodigués pour ma vie en naissant condamnée,
M'ont fait deux fois l'enfant de ma mère obstinée,
Ange qui sur trois fils attachés à ses pas
Epandait son amour et ne mesurait pas !
O l'amour d'une mère ! - amour que nul n'oublie !
Pain merveilleux qu'un Dieu partage et multiplie !
Table toujours servie au paternel foyer !
Chacun en a sa part, et tous l'ont tout entier !
"Les Feuilles d'Automne" Victor Hugo
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Par Vinvella le 22 Mai 2010 à 14:10
Un autre auteur et un poème coup de coeur pour fêter les mamans.
le 30 mai est pour moi une date très importante plus intime et qui me tient à coeur.
Paysage
Il y avait un merle blanc
un merle noir
Il y avait des fées parmi les pâquerettes.
Il y avait une abeille blonde,
une source bleue,
une rose thé,
une tulipe chocolat.
Il y avait une femme
qui descendait la colline,
une femme habillée de feu, de laine et d'amour.
Une mère aux yeux d'iris,
une mère aux mains de soie,
une mère coiffée de rêves.
Et je chantais avec ses lèvres.
Et je vibrais avec son coeur.
Il y avait une maison de sucre et de blé.
Il y avait un abricot mûr sur une fenêtre.
Il y avait un grand soleil de cuivre roux
et des iris aux langues d'or.
Il y avait une femme qui s'approchait de la maison
et qui caressait l'abricot
et qui regardait le soleil.
Une mère aux yeux de violette,
Une mère aux mains de velours.
Une mère habillée de brouillard et de larmes,
De lumière et d'amour.
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Par Vinvella le 21 Mai 2010 à 16:12
Bonjour, lorsque j'ai lu ce poème je l'ai trouvé vraiment très beau et digne d'un poème pour la fête des mères.
Tous les jours je ferai un article sur nos poètes qui ont écrit pour leur mères.
Il pleut doucement, ma mère,
Et c’est l’automne
Si doucement
Que c’est la même pluie
Et le même automne
Qu’il y a bien des ans.
Il pleut et il y a encore,
Comme il y a bien des ans,
Combien de cœurs au fil de l’eau
Et combien de petits sabots
Rêvant au coin de l’âtre.
Et c’est le soir, ma mère,
Et tes genoux sont là
Si près du feu
Que c’est le même soir
Et les mêmes genoux
Qu’il y a bien des ans.
Il pleut doucement, ma mère,
Et c’est l’automne
Et c’est le soir, ma mère,
Et tes genoux sont là.
Prends-moi sur tes genoux, ce soir,
Comme il y a bien des ans
Et raconte-moi l'histoire
De la Belle au bois dormant.
Maurice Carême
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Par Vinvella le 16 Mai 2010 à 17:09Bonjour à toutes et tous j'espère que vous aimerez ce poème
À Charles de Sivry.
Dans le Parc, dans le Parc les glycines frissonnent,
Etirant leurs frêles bras -
Ainsi que de jeunes filles
Qui se réveillent d’un court sommeil
Après la nuit dansée au bal,
Les boucles de leurs cheveux
Tout en papillotes
Pour de prochaines fêtes -
Dans le Parc.
Dans les Prés, dans les Prés les marguerites blanches
S’endimanchent, et les coquelicots
Se pavanent dans leurs jupes
Savamment fripées,
Mais les oiseaux, un peu outrés,
Rient et se moquent des coquettes
Dans les Prés.
Dans les Bois, dans les Bois les ramures s’enlacent:
Voûte de Cathédrale aux Silences
Où le pas des Visions se fait pieux et furtif,
Parmi les poses adorantes des Hêtres
Et les blancs surplis des Bouleaux -
Sous les vitraux d’émeraude qui font
Cette lumière extatique -
Dans les Bois.
Dans l’Eau, dans l’Eau près de joncs somnolents
Tremblent les étoiles plues du soleil
Dans l’Eau,
Et la Belle tout en pleurs
Tombe parmi les joncs somnolents,
Et la Belle
Meurt parmi la torpeur lumineuse des flots:
La Belle Espérance
S’est noyée, et cela fait des ronds
Dans l’Eau.18 mai 1889.
Marie Krysinska, Rythmes pittoresques
A DEMAIN
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Par Vinvella le 12 Mai 2010 à 20:14
ROSE
Je ne songeais pas à Rose ;
Rose au bois vint avec moi ;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais plus de quoi.
*
J’étais froid comme les marbres ;
Je marchais à pas distraits ;
Je parlais des fleurs, des arbres ;
Son œil semblait dire : « Après ? »
*
La rosée offrait ses perles,
Les taillis ses parasols ;
J’allais ; j’écoutais les merles,
Et Rose les rossignols.
*
Moi, seize ans, et l’air morose.
Elle vingt ; ses yeux brillaient.
Les rossignols chantaient Rose
Et les merles me sifflaient.
*
Rose, droite sur ses hanches,
Leva son beau bras tremblant
Pour prendre une mûre aux branches ;
Je ne vis pas son bras blanc.
*
Une eau courait, fraîche et creuse,
Sur les mousses de velours ;
Et la nature amoureuse
Dormait dans les grands bois sourds.
*
Rose défit sa chaussure,
Et mit, d’un air ingénu,
Son petit pied dans l’eau pure ;
Je ne vis pas son pied nu.
*
Je ne savais que lui dire ;
Je la suivais dans le bois,
La voyant parfois sourire
Et soupirer quelquefois.
*
Je ne vis qu’elle était belle
Qu’en sortant des grands bois sourds.
« Soit ; n’y pensons plus ! » dit-elle.
Depuis, j’y pense toujours.
(Victor Hugo. Les Contemplations, 1856).
Bonne soirée en écoutant le chant du rossignol et faites de beaux rêves.
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