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Nous fêtons les Marie
Marie
En 1555 Ronsard tombe amoureux d'une "fleur angevine de quinze ans", Marie Dupin.
Cette jeune paysanne le fera renoncer aux complications pétrarquistes que lui inspirait
Cassandre. Pour 'Marie', il composera des poèmes érotiques simples et clairs".Marie, qui voudrait votre beau nom tourner
Marie, qui voudrait votre beau nom tourner,
Il trouverait Aimer : aimez-moi donc, Marie,
Faites cela vers moi dont votre nom vous prie,
Votre amour ne se peut en meilleur lieu donner.
S'il vous plaît pour jamais un plaisir demener,
Aimez-moi, nous prendrons les plaisirs de la vie,
Pendus l'un l'autre au col, et jamais nulle envie
D'aimer en autre lieu ne nous pourra mener.
Si faut-il bien aimer au monde quelque chose :
Celui qui n'aime point, celui-là se propose
Une vie d'un Scythe, et ses jours veut passer
Sans goûter la douceur des douceurs la meilleure.
Eh, qu'est-il rien de doux sans Vénus ? las ! à l'heure
Que je n'aimerai point, puissé-je trépasser !
Pierre de Ronsard (1524 -1585 )
Marie, vous avez la joue aussi vermeille
Marie, vous avez la joue aussi vermeille
Qu'une rose de mai, vous avez les cheveux
De couleur de châtaigne, entrefrisés de noeuds,
Gentement tortillés tout autour de l'oreille.
Quand vous étiez petite, une mignarde abeille
Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux,
Amour laissa ses traits dans vos yeux rigoureux,
Pithon vous fit la voix à nulle autre pareille.
Vous avez les tétins comme deux monts de lait,
Qui pommellent ainsi qu'au printemps nouvelet
Pommellent deux boutons que leur châsse environne.
De Junon sont vos bras, des Grâces votre sein,
Vous avez de l'Aurore et le front, et la main,
Mais vous avez le coeur d'une fière lionne.Pierre de Ronsard
J'espère que ces deux poèmes en l'honneur des "Marie" vous plaîront.
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