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poésie
Chanson d'Anne Sylvestre
Quand au soir, la vie s'effiloche
Quand on défait les ourlets
Quand au manteau de l'aventure
Il n'y a plus une couture
Qui fasse encore son effet,
On peut découvrir un beau jour
Petit velours
Qu'on a quelqu'un auprès de soi
Petite soie.
C'est le temps où l'on raccommode
Tant bien que mal
Les épisodes d'une vie déjà passée
On y fait 2 ou 3 reprises.
C'est pas nécessaire qu'on dise
Tous les fils qu'on y a cassés
Si on se fait un peu la cour, petit velours
On reste sur son quant à soi, petite soie.
Comme il y a tant à recoudre
Il faut un matin se résoudre
A laisser des mailles filer.
Et même avec nos maladresses
On peut rattraper la tendresse
Qui demande à se faufiler.
On va pas battre le tambour, petit velours
Pour annoncer qu'on se tutoie, petite soie.
Pour mener à bien cet ouvrage
On doit soigner son assemblage
Et le garder dans le droit fil
Et si il faut quelques épingles, bien malin qui les distingue
Car la figure en est subtile
Si ce n'est pas nos plus beaux atours, petit velours
Ils nous protégerons du froid, petite soie.
Mais si fragile en est la trame
Que ce serait un nouveau drame
Que de faire des points trop serrés
Et peu importe ce qu'en disent
Tous ceux qui ont sous leur chemise
Une conscience amidonnée
On peut surfiler des mamours, petit velours
Dans une étoffe à clairs pois, petite soie.
On peut même y faire des jours, petit velours
Ou la border au point de croix, petite soie.Pour ce cactus je surveille car je ne sais quelle surprise il me réserve !
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