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Poésie
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La dentellière )
Petite fille , assise près de la cheminée, / Sabots posés sur la pierre du foyer,
Je savais déjà que mon destin était là, / Qu’il n’était point besoin de rêver au-delà.
Comme toutes les femmes vêtues de noir, / Ma vie se ferait là, entre lit et armoire.
A six ans déjà, j’enroulais les fils de lin. / Les fuseaux de buis glissaient dans mes mains.
Les garçons de mon âge riaient alentour, / Et moi, je restais dans la cour,
Où, devant la porte, je continuais l’ouvrage. / Il ne m’était demandé que d’être sage.
La dentelle, ce précieux gagne-pain, /
Serait la parure de belles personnes de bien.
Lorsque j’eus douze ans, glorieux cadeau, / On m’offrit mon premier carreau.
Je commençais là ma vie de femme, / Il était mal venu d’en faire un drame.
Les fils se croisaient, se nouaient, / Mes rêves se perdaient, les jours passaient.
Ma vie n’était qu’un pesant silence, / Et mes journées lourdes de patience.
Beaucoup de trous, peu de nœuds : dentelle torchon./Si belle, si noble, si douce : point d’Alençon.
Lin plus épais, robuste matière : dentelle du Puy. / Inaccessible parure : point de Paris .Par la pensée, j’imaginais, Traçais le portrait de celle qui les porterait.Mouchoir, napperon, rideau… / Valse des fils, ronde des fuseaux.Un mari m’échut : la vie était ainsi faite , / Ce bon bougre ne me fit pas tourner la tête.Des mètres de dentelle et de carrés, Pourtant, l’argent manquait souvent au foyer .Les yeux brûlés à la lumière des chandelles, / Mais dieu qu’elle était belle !Comme j’aurais aimé en porter moi aussi, / Rien qu’un peu, plus légers les soucis .Comme j’aurais aimé en porter moi aussi, /Comme j’aurais aimé en porter moi aussi, /Abandonner mes robes noires, / Refaire une autre histoire,Porter au bas de mon jupon, / Cette bordure qui me donnerait l’air fripon.Filaient les jours, filaient les ans . / Vinrent des enfants, morts ou vivants.Berceau Tombeau.Et je suis vieille déjà, / Sur mes genoux, le carreau toujours là.Au loin là-bas sont mes rêves / Au delà des collines le soleil se lève.Chaque matin me trouve plus lasse : / Ainsi ma vie passe.Fil à l’envers, fil à l’endroit, / Je porte ma croix.(Marie France LeclaincheJ'ai trouvé ce texte magnifique et je suis désolée qu'il ne soit pas mit en valeur par sa présentation. J'ai essayé , mais je n'ai pas(suis pas très douée ) pleinement réussis ....Lorsque j'ai vu cette belle dentellière bigouden , je n'ai pas résistéBon dimanche
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