•  

     

     

     

     

      les saisons!! caprice du temps.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Automne

     

    Voici venu le froid radieux de septembre :
    Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres ;
    Mais la maison a l'air sévère, ce matin.
    Et le laisse dehors qui sanglote au jardin,

     

    Comme toutes les voix de l'été se sont tues !
    Pourquoi ne met-on pas de mantes aux statues !
    Tout est transi, tout tremble et tout a peur ; je crois
    Que la bise grelotte et que l'eau même a froid.

     

    Les feuilles dans le vent courent comme des folles ;
    Elle voudraient aller où les oiseaux s'envolent,
    Mais le vent les reprend et barre leur chemin :
    Elles iront mourir sur les étangs, demain.

     

    Le silence est léger et calme ; par minute,
    Le vent passe au travers comme un joueur de flûte,
    Et puis tout redevient encor silencieux,
    Et l'Amour, qui jouait sous la bonté des cieux,

     

    S'en revient pour chauffer, devant le feu qui flambe,
    Ses mains pleines de froid et frileuses jambes,
    Et le vieille maison qu'il va transfigurer,
    Tressaille et s'attendrit de le sentir entrer.

     

    Anna de Noailles ("Le Cœur innombrable")

     

     

     

     

     

     

     

      gif Bonsoir

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

     

     

     yeux1

     

     

     

     

     

    Sables mouvants

     

    Démons et merveilles
    Vents et marées
    Au loin déjà la mer s'est retirée
    Et toi
    Comme une algue doucement caressée par le vent
    Dans les sables du lit tu remues en rêvant
    Démons et merveilles
    Vents et marées
    Au loin déjà la mer s'est retirée
    Mais dans tes yeux entr'ouverts
    Deux petites vagues sont restées

    Un homme barbu marche sur l'eau
    Où est la merveille des merveilles
    Le miracle annoncé plus haut?
    Démons et merveilles
    Vents et marées
    Deux petites vagues pour me noyer

    Prévert Jacques 

     

     

     

    mer-visage.jpg

     

     

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

      Sur son blog  MANOU60 à mit une carte postale sur le thème des coquelicots car elle les aime beaucoup. Comme moi aussi ...!   J'espère, Manou que tu aimera tous ces p'tits coquelicots ! 

       j'aime également  beaucoup  cette chanson que chante superbement bien Mouloudji "Comme un p'tit coquelicot".

      Je ne peux exprimer par des mots se que je ressent , c'est la voix, le texte ! un tout en somme.

     

    Mais vous pouvez l'entendre ICI . http://www.youtube.com/watch?v=Va7FPchTFjU

     

     

     

     

                                                                                         Comme un p'tit coquelicot

     

    Le myosotis et puis la rose
    Ce sont des fleurs qui disent que'que chose
    Mais pour aimer les coquelicots
    Et n'aimer qu'ça, faut être idiot

    T'as p't-être raison, oui mais voilà
    Quand j't'aurai dit tu comprendras
    La première fois que je l'ai vue
    Elle dormait à moitié nue
    Dans la lumière de l'été
    Au beau milieu d'un champ de blé.
    Et sous le corsage blanc
    Là où battait son coeur
    Le soleil gentiment
    Faisait vivre une fleur
    Comme un p'tit coquelicot, mon âme
    Comme un p'tit coquelicot

    C'est très curieux comme tes yeux brillent
    En te rappelant la jolie fille
    Ils brillent si fort qu'c'est un peu trop
    Pour expliquer les coquelicots

    T'as p't-être raison, seulement voilà
    Quand je l'ai prise dans mes bras
    Elle m'a donné son beau sourire
    Et puis après sans rien nous dire
    Dans la lumière de l'été
    On s'est aimé, on s'est aimé
    Et j'ai tant appuyé
    Mes lèvres sur son coeur
    Qu'à la place du baiser
    Y'avait comme une fleur
    Comme un p'tit coquelicot mon âme
    Comme un p'tit coquelicot

    Ce n'est rien d'autre qu'une aventure
    Ta p'tite histoire et je te jure
    Qu'elle ne mérite pas un sanglot
    Ni cette passion des coquelicots.

    Attends la fin, tu comprendras
    Un autre l'aimait, qu'elle n'aimait pas
    Et le lendemain quand je l'ai revue
    Elle dormait à moitié nue
    Dans la lumière de l'été
    Au beau milieu du champ de blé
    Mais sur le corsage blanc
    Juste à la place du coeur
    Y'avait trois gouttes de sang
    Qui faisaient comme une fleur
    Comme un p'tit coquelicot mon âme
    Un tout p'tit coquelicot.

     



     

     

      Les coquelicots ?

                                                                                              Par Vincent Van Gogh,          

     

     

     

     

    Bonne journée

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

     

     

     

                                                            Archimède le clochard

     

     

     

     

                                                                              Soliloque d'un clochard

     

     

    Qu'est-ce qu'ils ont tous à m'gaffer ces cons-là



    c'est-y parce que je suis sur un banc et que j'suis pas bien gras ? …



    Ma parole, l'autre qui passe avec sa rombière



    y m'frime drôlement... On croirait qu'ça le dégoûte ma misère.



    Pourquoi j'lui demande rien à c'gros civilisé



    qui quand il va aux chiottes, donne deux thunes pour pisser.



    C'est-y qui renaude parc'que j'suis un clodo



    ou qu'y m'jalouse parc'que j'paie pas d'impôts ?



    Moi j'suis pas jaloux d'lui,



    ni de sa graisse, ni d'son lit,



    ni d'sa baignoire, ni d'son pyjama.

    Mézigue j'ai l'robinet et pour oreiller mes deux bras.



    Y voudrait-y changer son costar en pure laine



    contre mes vieux harnais que j'lave sur l'quai d'la Seine,



    ses lattes en croco



    contre mes vieux croquenots,



    qu'j'y dirais NON, joue pas au généreux,



    tu l'regretterais d'ici une heure ou deux.



    J'y dirai aussi garde ton pognon, l'droit d'voter,



    continue à traverser dans les passages cloutés,



    prends soin de la clef de ton coffre, et d'ton Frigidaire,



    continue à baiser tes bonnes pour les rendre filles mères,



    tout ça m'regarde pas...



    T'es un Monsieur. T'y as droit.



    Y a qu'une chose vois-tu contre quoi j'm'battrais :



    contre vos lois, si un jour fallait payer pour cueillir du muguet.



     



    Juin 1953



     



    Né en 1913, Auguste le Breton est l'auteur des mythiques "Razzia sur la chnouf, Du rififi chez les hommes" et "Le Clan des Siciliens". Maître de l'argot et créateur du verlan, il a su de manière inimitable mettre en scène la pègre française des années 50, ainsi que des récits autobiographiques : "Les Hauts Murs" et "La Loi des rues".



    "Du vent... et autres poèmes" regroupe ses poèmes écrits au fil des années, dans la veine qui a fait son succès.


     

     

     

     

    amitiés

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

     

     

     

      femme

     

     

     

    Marie
    En 1555 Ronsard tombe amoureux d'une "fleur angevine de quinze ans", Marie Dupin.
    Cette jeune paysanne le fera renoncer aux complications pétrarquistes que lui inspirait
    Cassandre. Pour 'Marie', il composera des poèmes érotiques simples et clairs".

     

     

     

      

      

    Marie, qui voudrait votre beau nom tourner

     

    Marie, qui voudrait votre beau nom tourner,

    Il trouverait Aimer : aimez-moi donc, Marie,

    Faites cela vers moi dont votre nom vous prie,

    Votre amour ne se peut en meilleur lieu donner.

    S'il vous plaît pour jamais un plaisir demener,

    Aimez-moi, nous prendrons les plaisirs de la vie,

    Pendus l'un l'autre au col, et jamais nulle envie

    D'aimer en autre lieu ne nous pourra mener.

    Si faut-il bien aimer au monde quelque chose :

    Celui qui n'aime point, celui-là se propose

    Une vie d'un Scythe, et ses jours veut passer

    Sans goûter la douceur des douceurs la meilleure.

    Eh, qu'est-il rien de doux sans Vénus ? las ! à l'heure

    Que je n'aimerai point, puissé-je trépasser !

     

    Pierre de Ronsard  (1524 -1585 )

     

     

      femme

     

     

     

     

    Marie, vous avez la joue aussi vermeille

     

     

    Marie, vous avez la joue aussi vermeille
    Qu'une rose de mai, vous avez les cheveux
    De couleur de châtaigne, entrefrisés de noeuds,
    Gentement tortillés tout autour de l'oreille.

    Quand vous étiez petite, une mignarde abeille
    Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux,
    Amour laissa ses traits dans vos yeux rigoureux,
    Pithon vous fit la voix à nulle autre pareille.

    Vous avez les tétins comme deux monts de lait,
    Qui pommellent ainsi qu'au printemps nouvelet
    Pommellent deux boutons que leur châsse environne.

    De Junon sont vos bras, des Grâces votre sein,
    Vous avez de l'Aurore et le front, et la main,
    Mais vous avez le coeur d'une fière lionne.

     

                                                                         Pierre de Ronsard

     

     

     J'espère que ces deux poèmes en l'honneur des  "Marie" vous plaîront.

     

     

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique