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Par Vinvella le 24 Septembre 2010 à 16:38
Automne
Voici venu le froid radieux de septembre :
Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres ;
Mais la maison a l'air sévère, ce matin.
Et le laisse dehors qui sanglote au jardin,Comme toutes les voix de l'été se sont tues !
Pourquoi ne met-on pas de mantes aux statues !
Tout est transi, tout tremble et tout a peur ; je crois
Que la bise grelotte et que l'eau même a froid.Les feuilles dans le vent courent comme des folles ;
Elle voudraient aller où les oiseaux s'envolent,
Mais le vent les reprend et barre leur chemin :
Elles iront mourir sur les étangs, demain.Le silence est léger et calme ; par minute,
Le vent passe au travers comme un joueur de flûte,
Et puis tout redevient encor silencieux,
Et l'Amour, qui jouait sous la bonté des cieux,S'en revient pour chauffer, devant le feu qui flambe,
Ses mains pleines de froid et frileuses jambes,
Et le vieille maison qu'il va transfigurer,
Tressaille et s'attendrit de le sentir entrer.Anna de Noailles ("Le Cœur innombrable")
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Par Vinvella le 12 Septembre 2010 à 19:44
Sables mouvants
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Et toi
Comme une algue doucement caressée par le vent
Dans les sables du lit tu remues en rêvant
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Mais dans tes yeux entr'ouverts
Deux petites vagues sont restées
Un homme barbu marche sur l'eau
Où est la merveille des merveilles
Le miracle annoncé plus haut?
Démons et merveilles
Vents et marées
Deux petites vagues pour me noyer
Prévert Jacques
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Par Vinvella le 25 Août 2010 à 19:19
Sur son blog MANOU60 à mit une carte postale sur le thème des coquelicots car elle les aime beaucoup. Comme moi aussi ...! J'espère, Manou que tu aimera tous ces p'tits coquelicots !
j'aime également beaucoup cette chanson que chante superbement bien Mouloudji "Comme un p'tit coquelicot".
Je ne peux exprimer par des mots se que je ressent , c'est la voix, le texte ! un tout en somme.
Mais vous pouvez l'entendre ICI . http://www.youtube.com/watch?v=Va7FPchTFjU
Comme un p'tit coquelicot
Le myosotis et puis la rose
Ce sont des fleurs qui disent que'que chose
Mais pour aimer les coquelicots
Et n'aimer qu'ça, faut être idiot
T'as p't-être raison, oui mais voilà
Quand j't'aurai dit tu comprendras
La première fois que je l'ai vue
Elle dormait à moitié nue
Dans la lumière de l'été
Au beau milieu d'un champ de blé.
Et sous le corsage blanc
Là où battait son coeur
Le soleil gentiment
Faisait vivre une fleur
Comme un p'tit coquelicot, mon âme
Comme un p'tit coquelicot
C'est très curieux comme tes yeux brillent
En te rappelant la jolie fille
Ils brillent si fort qu'c'est un peu trop
Pour expliquer les coquelicots
T'as p't-être raison, seulement voilà
Quand je l'ai prise dans mes bras
Elle m'a donné son beau sourire
Et puis après sans rien nous dire
Dans la lumière de l'été
On s'est aimé, on s'est aimé
Et j'ai tant appuyé
Mes lèvres sur son coeur
Qu'à la place du baiser
Y'avait comme une fleur
Comme un p'tit coquelicot mon âme
Comme un p'tit coquelicot
Ce n'est rien d'autre qu'une aventure
Ta p'tite histoire et je te jure
Qu'elle ne mérite pas un sanglot
Ni cette passion des coquelicots.
Attends la fin, tu comprendras
Un autre l'aimait, qu'elle n'aimait pas
Et le lendemain quand je l'ai revue
Elle dormait à moitié nue
Dans la lumière de l'été
Au beau milieu du champ de blé
Mais sur le corsage blanc
Juste à la place du coeur
Y'avait trois gouttes de sang
Qui faisaient comme une fleur
Comme un p'tit coquelicot mon âme
Un tout p'tit coquelicot.
Par Vincent Van Gogh,
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Par Vinvella le 21 Août 2010 à 20:20
Archimède le clochard
Soliloque d'un clochard
Qu'est-ce qu'ils ont tous à m'gaffer ces cons-là
c'est-y parce que je suis sur un banc et que j'suis pas bien gras ? …
Ma parole, l'autre qui passe avec sa rombière
y m'frime drôlement... On croirait qu'ça le dégoûte ma misère.
Pourquoi j'lui demande rien à c'gros civilisé
qui quand il va aux chiottes, donne deux thunes pour pisser.
C'est-y qui renaude parc'que j'suis un clodo
ou qu'y m'jalouse parc'que j'paie pas d'impôts ?
Moi j'suis pas jaloux d'lui,
ni de sa graisse, ni d'son lit,
ni d'sa baignoire, ni d'son pyjama.
Mézigue j'ai l'robinet et pour oreiller mes deux bras.
Y voudrait-y changer son costar en pure laine
contre mes vieux harnais que j'lave sur l'quai d'la Seine,
ses lattes en croco
contre mes vieux croquenots,
qu'j'y dirais NON, joue pas au généreux,
tu l'regretterais d'ici une heure ou deux.
J'y dirai aussi garde ton pognon, l'droit d'voter,
continue à traverser dans les passages cloutés,
prends soin de la clef de ton coffre, et d'ton Frigidaire,
continue à baiser tes bonnes pour les rendre filles mères,
tout ça m'regarde pas...
T'es un Monsieur. T'y as droit.
Y a qu'une chose vois-tu contre quoi j'm'battrais :
contre vos lois, si un jour fallait payer pour cueillir du muguet.
Juin 1953
Né en 1913, Auguste le Breton est l'auteur des mythiques "Razzia sur la chnouf, Du rififi chez les hommes" et "Le Clan des Siciliens". Maître de l'argot et créateur du verlan, il a su de manière inimitable mettre en scène la pègre française des années 50, ainsi que des récits autobiographiques : "Les Hauts Murs" et "La Loi des rues".
"Du vent... et autres poèmes" regroupe ses poèmes écrits au fil des années, dans la veine qui a fait son succès.
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Par Vinvella le 15 Août 2010 à 15:34
Marie
En 1555 Ronsard tombe amoureux d'une "fleur angevine de quinze ans", Marie Dupin.
Cette jeune paysanne le fera renoncer aux complications pétrarquistes que lui inspirait
Cassandre. Pour 'Marie', il composera des poèmes érotiques simples et clairs".Marie, qui voudrait votre beau nom tourner
Marie, qui voudrait votre beau nom tourner,
Il trouverait Aimer : aimez-moi donc, Marie,
Faites cela vers moi dont votre nom vous prie,
Votre amour ne se peut en meilleur lieu donner.
S'il vous plaît pour jamais un plaisir demener,
Aimez-moi, nous prendrons les plaisirs de la vie,
Pendus l'un l'autre au col, et jamais nulle envie
D'aimer en autre lieu ne nous pourra mener.
Si faut-il bien aimer au monde quelque chose :
Celui qui n'aime point, celui-là se propose
Une vie d'un Scythe, et ses jours veut passer
Sans goûter la douceur des douceurs la meilleure.
Eh, qu'est-il rien de doux sans Vénus ? las ! à l'heure
Que je n'aimerai point, puissé-je trépasser !
Pierre de Ronsard (1524 -1585 )
Marie, vous avez la joue aussi vermeille
Marie, vous avez la joue aussi vermeille
Qu'une rose de mai, vous avez les cheveux
De couleur de châtaigne, entrefrisés de noeuds,
Gentement tortillés tout autour de l'oreille.
Quand vous étiez petite, une mignarde abeille
Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux,
Amour laissa ses traits dans vos yeux rigoureux,
Pithon vous fit la voix à nulle autre pareille.
Vous avez les tétins comme deux monts de lait,
Qui pommellent ainsi qu'au printemps nouvelet
Pommellent deux boutons que leur châsse environne.
De Junon sont vos bras, des Grâces votre sein,
Vous avez de l'Aurore et le front, et la main,
Mais vous avez le coeur d'une fière lionne.Pierre de Ronsard
J'espère que ces deux poèmes en l'honneur des "Marie" vous plaîront.
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